De la ville vers une aire métropolitaine universitaire ? Un premier dialogue constructif entre territoires voisins.

Il est d’usage de parler de ville universitaire. Mais pour ce sujet comme pour d’autres, l’échelle de la ville est depuis longtemps dépassée. Il convient d’élargir la perspective aux métropoles et même au-delà.
La séance a commencé par des portraits de lycéens et d’étudiants (travaux de recherche), invitant les participants à réfléchir aux ressorts du choix du lieu d’étude pour celles et ceux qui vivent dans les petites villes et les villages du périurbain, nonobstant leurs contraintes de logement et problématiques de mobilité. Comment les étudiants qui font des études à Lyon, arbitrent-ils entre demeurer chez leurs parents et déménager au plus près de leur lieu d’étude ? 
Sur la base d'une présentation d'Urbalyon, les acteurs institutionnels, établissements de formation supérieure et collectivités territoriales se sont penchés sur les relations déjà nouées, les raisons qui les mobilisent, et les perspectives qui se dessinent. 
En questionnant simultanément l’organisation de l’offre de formation à l’échelle de l’aire métropolitaine et les politiques de logement, de transports et d’aides sociales à destination des étudiants, ce séminaire technique a permis de relever l’importance du dialogue métropolitain et les enjeux de coopération pour relever les défis d’une aire métropolitaine universitaire.

A retenir 

• ·         A l’échelle de l’aire métropolitaine, 223 000 étudiants inscrits dans un établissement d’enseignement supérieur en 2019-2020 (+41% par rapport à 2008-2009)
• ·         82% de ces effectifs sont inscrits dans un établissement supérieur situé dans la Métropole, faisant apparaitre un profil d’étudiant navetteur faute de pouvoir se loger
• ·         Une croissance accrue du secteur privé dans l’offre de formation supérieure
• ·         Un développement d’antennes universitaires dans les agglomérations de taille moyenne, notamment Roanne et Bourg-en-Bresse en s’appuyant sur leur vitalité économique et spécificités sectorielles

 Selon Jérémy Camus, Vice-Président en charge de l’Agriculture, l’Alimentation, la Résilience des territoires de la Métropole de Lyon, le changement de paradigme doit s’opérer pour des relations de coopération plus équilibrées entre territoires voisins, à l’instar des actions engagées sur les sujets de l’alimentation et des mobilités. Selon Sylviane Chêne, Vice-présidente de la culture et de la vie étudiante de Grand Bourg Agglomération, les villes moyennes ont une carte à jouer pour l’avenir si elles savent se positionner en bonne intelligence avec les métropoles ; elles offrent des campus à taille humaine ! Selon Eric Charmes, ces données et connaissances des laboratoires de recherche apportées au cours de la séance ( Fragments de vie lycéenne en périurbain par Elodie Dupuit de l’IUT de Tours, et Synthèse des connaissances quantitatives sur les étudiants originaires du périurbain de l’aire métropolitaine par Chloé Morhain et Maryame Amarouche de RIVES ENTPE) témoignent de la réalité d’un système universitaire à l’échelle de l’aire métropolitaine. Pour Stéphanie Buys, le SDU actuellement en cours d’élaboration s’amarre sur l’existant tout en prenant en compte les réalités des étudiants (bien-être) et la nécessité des transitions pour une université de proximité connectée à la ville et aux habitant.e.s.

De gauche à droite sur la photo : 
Jérémy Camus, Vice-Président en charge de l’Agriculture, l’Alimentation, la Résilience des territoires – Prospective & Coopération avec les territoires voisins - Métropole de Lyon
Sylviane Chêne Vice-Présidente en charge de la Culture et de la Vie étudiante Grand Bourg Agglomération
Eric Charmes Référent Scientifique POPSU Laboratoire EVS-RIVES / ENTPE
Claire Wantz Référente technique POPSU Chargée de mission Urbanisme et Territoires Métropole de Lyon - Direction Planification & Stratégies Territoriales

Crédit photos : ©A. Baleydier, UrbaLyon