Le 28 septembre dernier, la conférence débat Opale ouvre une vision d’avenir sur la diversité sociale : 3 entreprises exemplaires témoignent que personne n’est inemployable
Pour se focaliser pleinement sur le territoire Givors-Vienne-Gier- Garon, c’est à la Maison du Fleuve Rhône que les partenaires de l’Opale ont choisi d’animer leurs échanges autour de l’épineuse et primordiale question de l’emploi des jeunes et des personnes en situation durable d’exclusion.
Quand et comment mobiliser des ressources territoriales pour garantir l’employabilité de personnes depuis (trop) longtemps en recherche d’emploi ?
Pourquoi ce paradoxe entre des territoires en plein emploi dotés de nombreux dispositifs et malgré tout des gens encore au bord du chemin ?
Quel hiatus entre, les volontés d’inclusion des collectivités & des partenaires privés et la réalité de l’accès à l’emploi pour ces publics ?
… Autant de questions que Madame Emeline Baume, Vice-présidente de la Métropole de Lyon, présidente de l’Opale a souhaité objectiver, à l’occasion de cette scène d’échanges animée par Urbalyon, et ce, en réunissant un cercle partenarial innovant pour l’observatoire, en effet en présence conjointe de Sonia Paccaud, secrétaire régionale de la CFDT Aura, et de Gaëtan de Sainte-Marie, Vice-Président de la CPME du Rhône, le tout sous l’égide du grand témoin Yannick L’Horty, président du comité scientifique en charge de l’évaluation de l’expérimentation Territoires Zéro Chômeurs de longue durée, économiste à l’Université Gustave Eiffel, venu nous dire des raisons d’espérer.
Car il y en a… et les 3 témoignages des chefs d’entreprises de Pont- Evêque, Givors et de Saint-Chamond l’ont parfaitement illustré.
Robin Avenel, Directeur général de Carasoie à Pont-Evêque (VCA), multiplie par 4 ses effectifs depuis 1 an par le seul prisme du recrutement de compétences artisanes, d’une responsabilisation et maîtrise exigée d’un savoir-faire. Carasoie surprend par la fluidité de son approche semblant privilégier l’inclusion des personnes et vouloir déplacer l’exclusion aux seules problématiques barrières discriminatoires à l’entrée.
Chrystelle Perrin, Directrice de Gerhosud, relève également un challenge, double si l’on considère cette structure SAS rapprochant des personnes dites « éloignées » en leur faisant accéder à des emplois en temps partagé proposés par des membres adhérents entrepreneurs, artisans, petites entreprises de services, souvent en tension de recrutements non pourvus ; ces emplois se pérennisent souvent dans la continuité de cette interface.
Enfin, Michel Kekayas, Président de BIC, Président du Club Gier abonde depuis toujours en ce sens avec une implication au long cours dans l’ESS. Sans distinction de profils dit « d’exclusion », mais toutefois réaffirmant clairement la nécessité d’un Business model viable et rentable, et soulignant la singularité d’un secteur d’activé du chiffon d’hygiène plus adapté au tissu social divers.
A la lumière de ces trois entreprises vertueuses, le débat n’a pas éludé le chemin à parcourir, cette fois-ci de l’employabilité à l’employeurabilité, plutôt une vision de parcours de vie venant se substituer au classique rapprochement entre offre et demande, donc d’une responsabilité élargie dans la manière d’investir cette relation employé-employeur, notamment par un dialogue social renforcé à l’échelle locale (CFDT) et une connaissance accrue du monde du travail pour réenchanter l’entreprise (CPME)
De nombreux espaces de dialogues restent à investir pour infléchir ces regards, pour faire des exclus de « futurs inclus » comme l’ont fait entendre, non sans émotion, Foued Ramouni, Directeur de la Mission locale de Givors ainsi que Nicolas Morelle, Directeur du lycée technique professionnel Danielle Casanova.