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Végétal, sur la ville, j'écris ton nom... jusqu'à la pleine terre

publié le 24. 11. 2020

La règle recommandée respectée le 12 septembre 2020 pour débattre de la place, plus exactement de la plus grande place à accorder à la nature en ville, arbres à grand développement et strates arbustives, pour maintenir la biodiversité et la bonne santé des habitants des villes de demain. Tel un vers, un refrain du projet urbain, «Végétal sur la ville, j’écris ton nom » aujourd’hui mobilise voire désormais « organise » les activités des professionnels . Ce n’a pourtant pas été une évidence dans le passé. Innovation et persuasion furent nécessaires pour prendre la nature comme un élément de gestion future des collectivités aux dires de Daniel Boulens, ancien directeur des espaces verts de la Ville de Lyon/teaser vidéo de l’Expo Ville-Forêt (1146 vues). Aujourd’hui « Végétal », produit des mots et des sens, des règles et des techniques, des formes urbaines à différentes échelles qui vont de l’immeuble, de la parcelle à l’îlot, des résidences aux éco-quartiers. Rafraîchissement climatique et réchauffement des liens sociaux sont les horizons motivants d’une écriture « végétale » comme a pu en témoigner notre invité Jean-Etienne Surlève-Bazeille venu expliquer le succès des sècheries de Bègles pour convaincre s’il en était encore besoin. Ce rendez- vous a su mobilisé élus, techniciens des collectivités et professionnels du projet urbain dans le respect des règles sanitaires par visio-réunion. Car il s’agissait bien de tenir, d’organiser carpe diem « l’Echange Pro » en cette année 2020 inédite, à l’occasion de l’Exposition « La Ville-Forêt » organisée par le CAUE RM, URBALYON et la METROPOLE DE LYON (18 sept-déc. 2020). Dans un calendrier de renouvellement des exécutifs locaux, cette période de transition s’est avérée en effet propice au dialogue.


Les territoires de l’aire métropolitaine sont animés d’ambitions communes sur ce combat pour la Canopée et son sol ; la diversité des participants présents en a témoigné (Ville de Caluire, Ville de Givors, Ville de Villeurbanne, etc.). Alors comment laisser plus de place à la nature dans la maîtrise d’oeuvre des projets urbains ? Comment infléchir de manière significative et durable la courbe de l’artificialisation des sols. Les emprises au sol et les empreintes carbone des réalisations urbaines ne sauraient perdurer, l’inversion des regards et les nouveaux horizons de la végétalisation nécessitent de (re)garder ses pieds sur terre tout autant que de lever la tête dans les airs de la Canopée. La place laissée à la nature dans les projets urbains acte des évolutions voire de nouveaux équilibres des savoirs et savoir-faire des urbanistes et paysagistes.

Voici résumés les points forts de cet échange
La volonté est manifeste d’une nouvelle utopie urbaine à l’ère de l’anthropocène. Les participants ont relevé cette Transition environnementale et sociale comme tension de ce qui reste à écrire, des réalisations aux biens communs. Il y a désormais un centre de gravité : la préservation et la préemption (publique) d’espaces de pleine terre destinés à la végétalisation.

Jean-Etienne Surlève Bazeille, grand témoin de la ville de Bègles Les Sècheries, a mis en lumière la recherche d’une symbiose élégante entre les 2 écosystèmes Ville et Forêt. Selon l’ancien adjoint de Noël Mamère, il convient de « Porter » un territoire, analyser ses paramètres. Souhaiter et réussir à faire une nature
exubérante, c’est savoir associer en amont.

Bruno Dumétier sur Carré de soie (Est lyonnais-Ville contemporaine 1re couronne) est revenu sur la genèse du projet, et comment avait été penser un territoire attractif complémentaire de la dynamique du centre de la Métropole de Lyon. La recherche en de mixité sociale ainsi que la maîtrise des coûts économiques vont désormais devoir aussi intégrer selon l’architecte en chef le partage de la responsabilité des futurs investissements de la collectivité sur le végétal : « Comment la part du végétal s’inscrit dans le prix abordable de la construction des bâtiments pour tous ? ».

Pascal Goubier représentant la Métropole, et l’institution au service du végétal pour tous et du Droit commun a parlé du Plan Canopée et souligné l’émergence de la santé publique par le végétal : « Comment maintenant décupler, amplifier la présence de la nature en ville ? ».

Sébastien Sperto (UrbaLyon/Caue) n’a pas manqué de rappeler que La conscience de la présence du végétal est un sujet ancien et que la mise en route du Plan Canopée est une opportunité de penser le bien commun.

Enfin Bertrand Vignal de l’Agence BASE, tout comme Sébastien Sperto, a convoqué dans le débat les imaginaires de la ville soutenable , en prospective d’une échelle temps millénaire.

Isabelle Samaranch Esplanade Tase, Carré de soie a considéré que les acteurs économiques et les citoyens sont désormais parties-prenantes
d’une approche globale.

Enfin, Nicolas Husson (élu de la ville de Lyon) a conclu en appelant les lyonnais·e·s à construire un nouvel urbanisme végétal, partie intégrante de la construction de la ville et du bien-être humain et animal.

Les apports d’URBALYON
Retracer le fil historique de la relation ancienne entre l’homme et la nature (4 périodes), et du rapport contemplatif au rapport contributif de la nature, informer des publications sur ces nouveaux rapports à la nature et nouvelle quête de sens, ainsi que leurs impacts sur la forme de la ville - Richard Nordier et Yannick Deguilhem.
Informer des avancées des travaux du Plan Canopée sur les champs thématiques nouveaux des modèles économiques - Anaïs Prevel, Manon Mommeja et Pierre Marthinet (Pascale Simard & Philippe Mary).

  • Des métropoles explorant la végétalisation par la question économique - gouvernance de l’arbre, économie de l’arbre et budget dédié à la végétalisation
  • Les plantations et la gestion de l’arbre vues par le prisme des investissements durables et de l’ approche maitrisée des coûts, de la ressource en eau et des besoins du végétal
  • Les alternatives au modèle économique dominant et la diversité des végétaux & des modèles différenciés pour répondre aux problématiques urbaines contemporaines , notamment des voiries et désimperméabilisassions.
  • Enfin la question centrale du « Qui paye ? Entre acteurs publics & acteurs privés, les choix de végétalisation et des compétences de la Métropole et des communes ainsi que les outils de liens (Charte, responsabilité verte, etc.), car la Société civile offre de réelles capacités d’agir avec les habitants. 

Sans aucun doute, les accents éluardiens du titre de l’échange (Liberté, j’écris ton nom) ont offert à ce débat une prose urbanistique résumée ici en 7 points des intervenants. L’Agence les remercie vivement pour la qualité de leurs contributions et leur implication aux côtés de nos partenaires.

7 nouveaux vers Végétal sur la ville, j’écris ton nom

  • La plume : urbanistes et paysagistes, une co-écriture
  • La couleur : brune vs trame brune essentielle dans la planification, la maîtrise du foncier dans le dialogue futur avec les promoteurs/Bruno Dumétier
  • L’art et la manière : Collectivités, se penser comme une partie d’un tout. Collectifs citoyens, artistes, techniciens, élus. Ne pas croire que la nature n’est que positive/Jean-Etienne Surlève-Bazeillle
  • La temporalité : le cycle de vie de l’arbre/Bertrand Vignal
  • Les acteurs : création de valeur(s) et approche globale/Isabelle Samaranch
  • Le plan Canopée : Métropole et communes, acteurs économiques et citoyens une cause commune/Pascal Goubier
  • Les imaginaires : une utopie, l’inversion des regard sur les espaces naturels par le prisme des « vides » ou des sols dépollués/Sébastien Sperto et Bertrand Vignal

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